Les Etats-Unis sont loin d’être parfaits mais il faut reconnaître qu’en matière électorale, ils ont inventé un système qui concilie l’inconciliable, des dons illimités aux partis politiques et le contrôle démocratique. L’origine des fonds versés aux candidats est systématiquement retracée par un instrument ad hoc, le Center for Responsive Politics. Et que disent les données publiées en 2016 sur le site de cet observateur implacable, fondé en 1983 par deux citoyens, l’un démocrate, l’autre républicain? Eh bien, ils montrent que dans leur très grande majorité les entreprises votent républicain.
Trump le facétieux, Cruz l’intégriste n’y changent rien, les milieux pétroliers octroient 9 dollars sur dix au Grand Old Party. Rien d’étonnant en soi, si ce n’est que la proportion a augmenté depuis l’élection de 2012 et encore plus depuis celle de 2008. Autre secteur important, les sociétés financières, par exemple, soutiennent massivement la campagne républicaine: elles y consacrent près des trois-quarts de leurs offrandes.
Observateurs très peu désintéressés, les grandes banques suisses joueraient aussi républicain. De la même source il résulte que leur propension à soutenir les démocrates, qui furent quelque part leur bourreau pendant les années Obama voire Clinton, n’est pas grande. Lors de l’élection de 2012, ce n’est pas pour rien qu’UBS avait été nettement plus généreuse avec le candidat républicain Romney.
Cette tendance préjuge-t-elle de l’issue de l’élection présidentielle? Pas forcément, heureusement. En 2012, c’est avant tout grâce aux petits donateurs que Barack Obama était parvenu à s’imposer.