Le nouvel homme fort de l’Amérique n’a même pas envoyé l’un de ses rejetons faire du ski sur les pentes de Davos. Du jamais vu pour le Dr Schwab, fondateur du WEF, qui avait entretenu jusqu’ici des relations cordiales avec les hôtes de la Maison Blanche.
Donald Trump ne l’a pas avoué officiellement, il a délégué à ses conseillers le soin de passer le message. Davos symbolise une certaine élite politico-financière, celle-la même que Trump a dénoncé dans sa campagne électorale. Il n’entend pas se compromettre. Changera-t-il d’avis d’ici la prochaine édition? L’avenir le dira.
L’avenir dira aussi quel sort Trump entend réserver a un pilier de Davos, George Soros. Rancunier, Trump ne pardonne pas à ce dernier d’avoir coalisé avec l’establishment démocrate pour tenter de ruiner ses espoirs politiques. Les activités «philanthropiques» de Soros – ses fondations encouragent le flux migratoire vers l’Europe en provenance du Proche-Orient et soutiennent le gouvernement ukrainien – pourraient pâtir de cette disgrâce.
Le financier new-yorkais doit se demander pourquoi le ciel lui tombe soudain sur la tête. La population de Budapest, capitale où il est né et tête de pont européenne de son empire, lui reproche de financer l’installation de migrants sur le territoire hongrois. Le Premier ministre Orban menace même d’expulser ses fondations. Mais surtout le bas de laine de Soros pâtit de l’élection de Trump. Misant sur la victoire de Clinton, Soros avait spéculé à la baisse. Or c’est un véritable boom boursier qui a salué l’avènement du magnat de l’immobilier. Soros a perdu 1 milliard de dollars dans l’aventure.
Une nouvelle peu encourageante pour ses récipiendaires dont Davos fait partie. D’autant que l’énigmatique Dr Schwab doit encore encaisser la défection de sa compatriote, Angela Merkel. Une autre fidèle de Davos qui n’a pas anticipé le Brexit ni la victoire de Trump aux Etats-Unis. Le fondateur du WEF donne le change en accueillant le président du pays le plus peuplé de la planète. Mais il n’est pas certain que la visite de Xi Jinping soit sa meilleure carte de visite. Bible des milieux d’affaires, le «Financial Times» n’a pas relayé pour rien une pétition suisse proposant des «actions concrètes» en faveur des droits humains en Chine.