Dans les milieux officiels, les réactions restent feutrées mais cette attitude n’en est pas moins choquante. Encore plus inconvenant est le manque de transparence quant aux secteurs touchés. Une lacune de gouvernance crasse que la Bourse a sanctionné sec, il y a au moins une justice.
Credit Suisse entend se concentrer désormais sur la gestion de fortune haut de gamme. Rien de nouveau sous le soleil. Comme UBS, la deuxième banque helvétique lorgne vers l’Asie, déterminée à compenser ses vicissitudes fiscales sur le marché américain où Credit Suisse ne s’en sortira pas sans puiser dans ses provisions. Sa nouvelle virginité aux Etats-Unis se monnayera à coups de milliards.
Maigre consolation pour les banquiers suisses dans cette vallée de larmes: leurs engagements sur les pourtours de la Méditerranée, qui ont été plus prudents que ceux de certains de leurs concurrents, en premier lieu américains. Pour l’heure, les autorités monétaires sont restées étonnamment zen face à la nouvelle de la faillite du courtier MF Global, alors que l’on s’achemine vers la déroute la plus cinglante depuis la chute de la maison Lehman Brothers, en 2008. Avec MF Global, la première victime bancaire du krach grec n’est autre qu’un groupe de Wall Street. Attention, on touche au cœur du système!