Et la pionnière en la matière est… l’Université de Genève. A l’origine de cette initiative unique en Europe, une banque de la place.
Le philanthrope, nous dit le Larousse, a « pour but d’améliorer la vie de ses semblables ». Tel fut le cas, sans doute, de l’abbé Pierre. S’il n’a pas à première vue la besace du rôle, le fondateur d’Emmaüs n’usurpe pas ce titre prestigieux. Mais quid d’autres philanthropes qui se bousculent pour revendiquer la flatteuse étiquette?
L’amour de l’humanité passe aussi par le soin porté à son porte-monnaie car le philanthrope bénéficie d’exonérations fiscales. Aux Etats-Unis, celles-ci peuvent atteindre 30% des dons. On ne s’étonnera pas que le philanthrope se recrute en premier lieu parmi les très grandes fortunes. Soros et Gates introduisent cette vertu dans leur CV.
Warren Buffet aussi. Ce milliardaire américain détient notamment l’usine chimique Lubrizol qui a brûlé à Rouen. L’incendie a provoqué une pollution dont le gouvernement français, plus de deux semaines après la catastrophe, ne parvient pas à mesurer l’ampleur. Ecoles fermées, contrôles médicaux permanents, production agricole détruite, les habitants ne savent pas à quel saint se vouer.
Inutile d’invoquer le propriétaire dans leurs prières, M. Buffet ne répond pas. Le philanthrope n’a pas eu un mot de sympathie pour les victimes. Dédommagera-t-il la France? Bien seule dans l’élite politique, Ségolène Royal, ancienne candidate à la présidence française, le réclame. Pour l’instant le voeu reste pieux.
…Anthrope, suffixe utilisé à tort et à travers… Vous avez dit philanthrope? Et si l’Université de Genève songeait à créer parallèlement une chaire de misanthropie?