Le «oui», il l’avait anticipé avant le dépouillement, se fiant aux sondages indiquant que l’initiative contre l’immigration de masse avait le vent en poupe.
Didier Burkhalter est-il pour autant l’homme de la situation, ce président de crise comme le dépeignent certains? En quoi mérite-t-il davantage d’éloges que Jean-Pascal Delamuraz, l’inventeur du «dimanche noir» au soir du 6 décembre 1992? Si, pour lui, l’acceptation était une catastrophe, n’aurait-il pas dû, au contraire, insister jusqu’au bout, utiliser tous les arguments visant à montrer que les bilatérales, dont toute la nomenklatura fait dépendre l’avenir du pays, risquaient de passer à la trappe?
Où va la Suisse? Et d’abord que valent ses pilotes? La question de la gouvernance mérite d’être posée car le navire amiral, le Conseil fédéral, ne donne pas l’exemple d’une cohésion à toute épreuve. Il prend l’eau surtout dans une partie très sensible de la soute, là où se gèrent les grandes options économiques et financières. Passons encore sur les déboires fiscaux de Johann Schneider-Ammann. Pour l’heure, ils ne portent pas atteinte à la place industrielle. On ne saurait en dire autant, en revanche, du cas Evelyne Widmer-Schlumpf.
Discréditée dans le monde bancaire en raison de sa soumission aux puissances extérieures, la ministre des Finances n’a qu’une seule issue, celle du départ. Son remplacement par un représentant de l’UDC, dont elle est la transfuge, permettrait de refiler la patate chaude au parti responsable du flottement actuel.