Le récent déplacement à Moscou du premier ministre grec en offre l’édifiant exemple.
M. Tsipras n’a pas de quoi rembourser les emprunts contractés par son pays mais cela ne l’empêche pas de faire des emplettes et de rentrer les bras chargés de cadeaux pour ses généraux. Et quelles offrandes: des missiles destinés à la défense anti-aérienne! Une généreuse attention de M. Poutine, trop content de rendre la monnaie de sa pièce à Washington.
Voilà qui n’arrange pas les affaires de Bruxelles. Car pendant que la Banque centrale européenne pédale dans le yoghourt méditerranéen, une crise systémique menace la finance, impuissante face à l’endettement croissant des Etats. D’où cette question lancinante: peut-on encore enrayer la chute finale? Oui, répond Aldo Schorno dans un ouvrage, Les dessous de l’Empire du Mal: des solutions existent, elles sont même immédiatement réalisables. La première est l’application des recettes de Keynes, propose l’économiste rebelle bien connu des auditeurs de la radio romande. L’avenir réside dans la reprise en main par des structures étatiques raisonnables et surtout équitables, fiscalement parlant.
A terme, Schorno prévoit une réforme monétaire et un retour à l’étalon-or. Et pour stopper la fuite en avant consumériste, il milite en faveur du coopératisme, «une organisation sociale pouvant régler par l’autogestion de biens communs l’essentiel des problèmes liés à la satisfaction des besoins réels et aux inégalités».
La sortie de l’impasse imposerait donc au citoyen une profonde remise en question de son mode de vie. Difficile mais possible.