En quelques semaines, l’inflation est même effrayante. Dans le canton de Vaud, les installations 5G n’étaient que 25 à la fin du mois de novembre, on en dénombre 150 aujourd’hui. Et ce n’est qu’un début!
Le père Noël est arrivé les bras chargés de technologie chinoise, cela on le savait. Des micros, des caméras, du plastique en veux-tu, en voilà. On ignorait par contre qu’il avait passé un méga-contrat avec Huawei, géant de la téléphonie mobile. En toute quiétude, profitant du grand endormissement prévalant pendant les fêtes, le barbu à la capuche rouge a parsemé la campagne helvétique de sapins en silicium frappés du sceau 5G. Hébétés, les gouvernements cantonaux ont émergé du Réveillon dans un paysage métamorphosé. Berne ne les a pas consultés pour le façonner selon les consignes des télécoms. Braves dindons!
On espère seulement que ces élus n’ont pas joué aux naïfs. Que savaient-ils exactement des intentions des opérateurs? Et surtout du rapport de forces. D’entrée de jeu, Swisscom a contesté le moratoire, le jugeant hors-la-loi. Dès lors comment les cantons ont-ils pu prendre leurs désirs pour des réalités? Leurs juristes sont-ils incompétents? A Lausanne, Mme de Quattro a-t-elle cautionné un moratoire boiteux avant de quitter le Conseil d’Etat pour élire domicile sous la coupole fédérale? Face au rouleau compresseur des nouvelles technologies, l’ex-cheffe du territoire et de l’environnement a-t-elle mesuré l’impuissance des cantons soucieux de tranquilliser la population?
A la lumière des derniers chiffres, le gouvernement vaudois se doit de donner des explications claires. Des thérapeutes mettent en garde contre les conséquences négatives de la 5G, il est irresponsable de balayer celles-ci d’un revers de la main. Reste à connaître la marge de manoeuvre dont dispose encore le Conseil d’Etat. Si ce dernier a minimisé les compétences fédérales ou, pire, tu l’inutilité du moratoire, il serait temps qu’il en tire les conséquences et dise la vérité. Il lui incombe de reconnaître qu’il ne peut rien contre la “cinqgéisation” du pays. Ce serait beaucoup plus honnête mais évidemment très difficile à accepter, le rôle d’une collectivité publique étant de tout entreprendre pour protéger la santé des administrés.