En relevant les taux d’intérêt, la présidente de la Réserve fédérale des Etats-Unis a pris enfin la décision que tout le monde anticipait, tant elle se faisait attendre. Même les bourses ont salué l’événement alors qu’elles auraient dû déchanter, c’est dire si Mme Yellen a bien préparé son coup.
Neuf années pour digérer un krach, qui dit mieux? Mais qui eût pu imaginer un maintien ad æternam du taux de base américain à son niveau plancher?
Les conditions d’un relèvement des taux sont réunies, affirme la femme au casque blanc. Probable qu’elle ne mente pas. L’économie américaine témoigne de signes visibles de reprise depuis plusieurs mois mais surtout l’inflation se signale à nouveau à l’attention des conjoncturistes. On ne joue pas impunément avec le prix de l’argent, un jour ou l’autre il faut payer la facture.
Les responsables de la politique monétaire ne peuvent plus se voiler la face: le risque n’est plus la déflation mais bien son contraire. Et tant pis si les cours du pétrole ne cessent de descendre, laissant croire aux automobilistes que tout va pour le mieux dans le meilleur des réservoirs d’essence. La réalité est que l’inflation sous-jacente américaine est repartie à la hausse.
L’année 2016 renouera-t-elle avec une tradition que l’on croyait oubliée? Depuis quelques années, ils étaient bien rares, les employés et les employées qui osaient réclamer une augmentation de salaire. Eh bien, les RH doivent se préparer à affronter cette échéance redoutable pour les comptabilités des entreprises. Le consensus des analystes est impitoyable: tout laisse penser que la Fed ne s’arrêtera pas en si bon chemin. La question étant de savoir si le nombre des adaptations à la hausse du taux de base américain s’établira à deux ou à quatre.