L’ancien ministre de l’Economie a le vent en poupe depuis que le Penelope Gate déferle sur l’actualité, plombant les chances du candidat de la droite, François Fillon. Macron n’est ni de gauche ni de droite, bien au contraire. De fait il roule pour lui.
Dans la littérature panégyrique qu’il s’est créée à grands renforts de marketing et de publicité, Macron fustige l’ancien ordre politique dominé par ces deux constantes idéologiques. Droite, gauche, gauche, droite? Non, dépassé, ce clivage! Sachez que le monde se partage entre progressistes et conservateurs! Entendez ceux qui embouchent les trompettes de la science, pourvoyeuse de bonheur pour l’humanité, les robots, le transhumanisme, contre d’obscurs bigots passéistes dont la famille est le centre de l’attention. Vous avez cru reconnaître François Fillon de ce dernier côté de la passerelle? Soyez gentil(le), passez votre chemin!
Dans le pétchi ou s’est engluée la France, le « progressiste » a-t-il plus de chances de faire avancer le schmilblick? L’hexagone a un besoin urgent de modèle capable de concilier souci citoyen et dynamisme industriel. Macron « vend » cette vocation mais est-il vraiment sincère? Il a beau ressembler à Boris Vian, sa trajectoire de météore laisse planer quelques doutes.
Ancien associé de la banque Rothschild, Macron a fait fortune grâce à un coup fumant. Il a arrangé le rachat par Nestlé d’une filiale de Pfizer. Auparavant Ségolène Royal l’aura initié au socialisme. Ils n’ont pas seulement en commun leurs yeux couleur azur. L’ancienne compagne de François Hollande fut son meilleur avocat au sein du deuxième cabinet Valls.
Le franc-tireur Macron a aussi l’appui des grands médias qui voient en lui le meilleur espoir de dégommer Marine Le Pen au deuxième tour de la présidentielle. Macron n’a pas de programme mais il donne le change avec ses suffragettes et ses discours fourre-tout. Le jour venu, il pourra surtout compter sur une large coalition de déçus des précédents tours électoraux qui rallieront ses couleurs moyennant la promesse d’un poste de ministre. De sorte que le nouveau président sera d’emblée l’otage de forces politiques antagonistes.
Macron, un pur financier à la présidence de la France? Ou bien un pur opportuniste? L’arrivée d’un démagogue qui placerait la France dans une situation ingouvernable serait la dernière chose à souhaiter pour l’Europe.