L’Université de Fribourg a trouvé le filon pour forcer cet oiseau de proie à abattre ses cartes. Elle organise des cours du soir à son intention. Philosophe, juriste ou économiste, le vorace personnage collera au bout de quelques mois une vignette à son diplôme de master, garante de son excellence parmi les excellents.
Orgueil quand tu nous tiens! La formation est financée par un grand groupe industriel français car la haute école fribourgeoise ne roule pas sur l’or. Une manière comme une autre de faire la nique au concurrent EPFL qui pique dans les subventions cantonales pour brouter en terre fribourgeoise. Fâché, le recteur de l’Université de Fribourg est sorti de sa réserve traditionnelle pour critiquer le Conseil d’Etat. Son coup de gueule est un épisode de plus dans la guerre des chaires sponsorisées qui fait rage en Suisse romande.
Un contre tous, tous contre un. La révélation d’un accord conclu entre Nestlé et l’EPFL provoque une levée de boucliers de la part des pandores du service public. Pour ces derniers, l’EPFL va trop loin en acceptant que le privé finance des enseignements et obtienne, en échange, de donner son avis sur les nominations de professeurs.
Les hautes écoles voisines ont obtenu la caution morale d’académiciens tels que les économistes genevois Beat Burgenmeier et Paul Dembinski pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme un droit de cuissage susceptible de mettre en danger l’indépendance de la recherche académique.
Et d’appeler de leurs vœux des sanctions contre les mauvais coucheurs de l’enseignement supérieur.