En mai 2011, Dominique Strauss-Kahn et Philipp Hildebrand s’y essayaient lors d’un colloque organisé par la Banque nationale suisse à Zurich. Quelques jours plus tard, le premier, saisi la main dans le sac dans une chambre d’hôtel, démissionnait de son poste de directeur général du FMI. Quant au second, il ne devait attendre que quelques mois pour se voir éjecté de la présidence de la BNS, suite à une présomption de délit d’initié.
Un changement de gouvernance au FMI est réclamé depuis des années par des Etats qui estiment que les Etats-Unis ont trop de pouvoir au sein de cette institution monétaire. Les pays émergents aimeraient qu’on leur accorde davantage de droits de vote. Mais Washington fait le gros dos.
L’enjeu est finalement un droit de regard sur l’économie du monde dont le FMI est l’un des bailleurs de fonds. Depuis le dernier krach mondial, plusieurs pays européens y ont eu recours. Ils le font à leurs risques et périls, à l’image de la Grèce et du Portugal. Le FMI n’aime rien moins que mettre son nez dans le ménage public selon une feuille de route qui s’harmonise avec les grands principes du libéralisme.
On réduit les retraites, les salaires des enseignants, on privatise l’eau et la Poste, donc les prix augmentent. Saignée à blanc, la rue se rebiffe. A peine un pays trouve-t-il un peu d’oxygène, qu’il s’empresse de dire stop au FMI, comme l’Argentine, il y a une dizaine d’années, ou l’Irlande, il y a quelques jours. D’autres, à l’instar de l’Islande et de la Hongrie, ont décliné tout simplement l’offre du FMI. Et ne s’en trouvent pas plus mal. Le PIB hongrois vient d’afficher deux trimestres positifs.
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Erschienen Westschweizer im Online-Magazin "La Méduse".