Uber or not Uber? La firme californienne de covoiturage n’a que quelques années d’existence, elle a le temps pour elle. Son monde, elle le conquiert à la façon de Gengis Khan, en cavalant tous azimuts. De nombreux pays lui ouvrent les bras, d’autres régions restent insensibles à ses avances et multiplient, à l’instar de Genève et Lausanne, les obstacles administratifs. Les municipaux de la police protègent-ils leurs indics? Les véhicules Uber pratiquant des prix plus bas que leurs concurrents, on s’étonne plutôt du silence des associations de consommateurs.
Combien de temps encore les taxis traditionnels résisteront-ils à un adversaire qui fonctionne à l’américaine, fort du soutien de parrains puissants et fortunés. Google et la banque des banques Goldman Sachs lui ouvrent leur porte-monnaie, l’entrée en bourse se profile à l’horizon. Au moins Uber apporte-t-il la fraîcheur d’un concept original dans ses bagages.
On ne saurait en dire autant du prédateur Monsanto. L‘image du géant de l’agrochimie est associée à l’industrie de la mort, l’agent Orange. Les ONG environnementales n’ont pas collé sans raison la pire des réputations à ce pilier de l’alimentation OGM. Or voilà que cette terreur frappe à la porte de la finance helvétique après avoir perdu la boule pour une locomotive de la Bourse suisse, Syngenta. On la dit prête à sacrifier sa raison sociale pour se refaire une virginité. Le fabricant de pesticides bâlois fait le gros dos pour l’instant. Mais Monsanto a des arguments à faire valoir du côté de Londres où des fonds d’investissement anglo-saxons détiennent près du quart du capital de Syngenta.
Chronique parue dans GHI du 17 juin 2015.