La tragédie des migrants trimballés sur des coques de noix d’un bout à l’autre de la Méditerranée sème la zizanie en Europe. Convoqué le 24 juin 2018, un sommet des chefs d’Etat européens s’est achevé dans une certaine cacophonie. Préalable indispensable à la recherche de solutions, la confiance n’est plus de mise, les protagonistes se regardent en chiens de faïence. Comme s’il incarnait le Vieux Continent à lui tout seul, Emmanuel Macron a été incapable de s’abstraire de sa logique de premier de classe et de donneur de leçons. Après avoir tancé le gouvernement italien, le président français voue aux gémonies un noyau de pays d’Europe centrale. Il oublie que, par tête d’habitant, la Hongrie accueille davantage de réfugiés que la France.
Brûlant la politesse à l’euro, monnaie contestée au potentiel désintégrateur, la crise des migrants fera-t-elle éclater l’Europe? Et d’abord qui tire les ficelles de sa déstabilisation? La réponse est difficile car l’information à disposition est lacunaire. Les gouvernements européens ne brillent pas par leur transparence et les médias enquêtent très peu sur le fond du problème. Lequel a sa source dans les zones de départ des migrants. Des régions en guerre ou la proie de puissances économiques qui s’approprient leurs matières premières. Ce discours-là, évidemment, les capitales le taisent de Pékin à Berlin en passant par Washington et Paris.
On peut s’interroger également sur le rôle de courroies telles que ces organisations non gouvernementales qui affrètent des navires en invoquant des motifs humanitaires. Elle font la pluie et le beau temps dans les circuits médiatiques, mais qui sont-elles réellement? Qui les finance? L’une d’elles, Mission Lifeline, se trouve au centre d’un imbroglio. Errant entre Malte et la Sicile, son bateau est-il légitimé à battre pavillon néerlandais? La Haye conteste. On aimerait surtout connaître les motivations exactes d’Axel Steier, le fondateur de cette ONG fondée en 2015. L’intéressé se définirait comme un militant d’extrême-gauche allemand de 41 ans, d’accord, mais encore?
A l’instar des prétendus experts qui donnent des avis sur tout et sur rien, les ONG constituent un paravent commode pour qui entend critiquer une situation donnée sans avoir à se mouiller. Le problème est qu’elles pullulent, on ne compte plus les ONG orientées sur les droits de l’homme et l’environnement. Difficile dans ces conditions de trier le bon grain de l’ivraie. Trop d’ONG tue l’ONG, ce que confirme wikipedia: « ces organisations sont en si grand nombre qu’elles couvrent tout le spectre politique, social et philosophique et anthropologique, y compris parfois pour la défense d’intérêts très restreints, voire très peu altruistes ».