A trois semaines du lancement du grand cirque annuel, les organisateurs semblaient accuser le coup. L’ancien chef de l’Office fédéral de la police ne connaissait pas seulement tous les rouages de l’institution créée par l’énigmatique Klaus Schwab, son fondateur. Doté d’un charme cultivé et secret, Vez disposait d’un réseau de relations étendu et influent. Un atout précieux dans une manifestation dont la vocation est l’échange de cartes de visite. Ce qui est révélateur au WEF ce ne sont pas les décideurs qui participent mais ceux qui le dédaignent. Vous n’y verrez ni Poutine ni le président iranien. Ce qui en dit long sur l’orientation idéologique de Davos.
Sans son homme de l’ombre, le WEF risquait-il dès lors la déstabilisation? Un joker nommé Trump est venu rassurer les organisateurs du WEF en réglant à sa manière leurs problèmes d’intendance. En effet, le président américain débarquera avec plusieurs centaines d’agents du FBI dans ses bagages. Autant de James Bond qui traqueront chaque flocon de neige tombant sur la station grisonne. Qui sait, un terroriste pourrait se tapir derrière?
Jamais, depuis la création de l’Etat helvétique en 1848, le territoire suisse n’aura subi pareille «occupation» par une puissance étrangère mais le problème passe largement au-dessus de la tête de Klaus Schwab. Le WEF fonctionne à la manière d’un club particulièrement lucratif, la souveraineté de la Suisse est la dernière préoccupation du professeur allemand. Et de toute manière Berne se tient coi. Hier diabolisé, traité de fou dans les médias, Trump est devenu soudain une personne recommandable, les conseillers fédéraux se bousculent pour lui serrer la pince. “Thanks, Mister Trump!”