Les choses n’ont cependant jamais été faciles pour ces entreprises suisses, qui devaient affronter quotidiennement des embûches d’ordre administratif.
Mais enfin elles faisaient des affaires au pays des ayatollahs et c’est ce qui comptait. L’accord sur le nucléaire va nettement décontracter leur quotidien. Comme il décomplexe déjà une myriade de sous-traitants helvétiques de l’industrie automobile, des fabricants de compresseurs à piston genevois, par exemple.
Les voilà ravis de constater qu’un nouveau débouché s’ouvre à eux. Et quel marché! Le 18e mondial, un sous-sol parmi les plus prometteurs, riche en gaz, pétrole, cuivre et fer…
Partenaire traditionnel de l’Iran, l’industrie suisse est pressée de retrouver ses marques au pays de Darius. On la comprend: ses concurrents allemands, français, italiens, américains s’y précipitent soudain dans un ballet démentiel. C’est au premier qui y décrochera un contrat. Cette semaine, Berne a dépêché l’un de ses plus habiles négociateurs à Téhéran. La Suisse ne veut pas être en reste, elle estime avoir assez fait de concessions aux pourfendeurs de l’«axe du mal» lors des années sombres du manichéisme dialectique. Ses ventes vers l’ancienne Perse ne représentent plus que le sixième du niveau réalisé avant la révolution khomeyniste. Se pose bien sûr la question éthique: avec raison, Amnesty International douche son enthousiasme en pointant du doigt les entorses aux droits humains. Mais que dire de la Chine? Et même des Etats-Unis où croupissent des détenus quelquefois innocents dans le couloir de la mort.