Pour le savoir, le procureur de Catane a ouvert une enquête. Alors qu’un demi-million de personnes ont transité par la Sicile depuis 2013, Carmelo Zuccaro s’interroge. Quel rôle joue, par exemple, l’ONG maltaise Moas et sa flottille de navires privés? Quels sont ses liens avec les trafiquants et autres passeurs dont l’activité s’assimile à celle de négriers?
En Italie, le monde politique s’est emparé de l’affaire, les uns s’indignant du manque de confiance accordé à des entités soucieuses de soulager la détresse humaine, les autres s’inquiétant de l’irruption du crime organisé dans le trafic des migrants dont moins de 3%, selon des chiffres d’une agence de l’ONU, seraient des réfugiés. Tenace, Carmelo Zuccaro ne se laisse pas démonter et affirme détenir des preuves d’une collusion entre des gardes-côtes italiens, des ONG et des passeurs. Un réseau triangulaire dont l’action permet aux bateaux d’éviter l’escale de Malte, passage bien vu par Bruxelles pour permettre le contrôle du flux des réfugiés.
Si le procureur de Catane parvient à ses fins, l’ONG Moas sera peut-être contrainte de jouer la transparence. Qui la finance, par exemple? Une petite recherche menée par nos soins permet de repérer que son PDG, Christopher Catambrone, soutint par de généreuses donations Hillary Clinton en 2016. Un logique retour d’ascenseur, la candidate malheureuse à la présidentielle américaine ayant été un temps un sponsor important de Moas. Mais la fondation Clinton connaît aujourd’hui des difficultés de trésorerie et c’est un certain George Soros qui a pris le relais. Le financier new-yorkais et présumé philanthrope avait promis l’an dernier un demi-milliard de dollars à Barack Obama pour l’aider à « régler » la crise des migrants.
Avec quelles motivations? Quel intérêt a Soros à encourager l’aiguillage vers le Vieux Continent de centaines de milliers de migrants illégaux? De nombreux organes d’information étant contrôlés à distance par une création de Soros, l’ «Open Society», nébuleuse de fondations actives dans le cybermilitantisme, on trouvera difficilement une réponse dans les journaux « mainstream ». Tant et si bien que l’on ne peut que se perdre en conjectures. Ou se rabattre sur la presse africaine pour obtenir des éléments de réponse. En 2012, le journal guinéen «Le Jour » évoquait déjà les liens qu’entretient le milliardaire américain avec Alpha Condé, président de la Guinée, pays d’origine d’un très grand nombre de migrants en France. «Georges le philanthrope arrange les affaires de Soros l’homme d’affaires. Ses pays cibles sont ceux qui sont instables mais riches en ressources naturelles».
En finançant le transit maritime des migrants, Soros rend service aux régimes africains en délicatesse avec une partie de leur population. Plus en aval, il donne un coup de pouce aux employeurs à la petite semaine dans les pays d’Europe, ravis d’embaucher une main-d’oeuvre à moindre coût. Insensibles à l’idée que s’enclenche une spirale de décadence sociale, accentuant l’inégalité salariale, avec pour corollaire l’exacerbation des conflits sociaux. La table est mise pour les grands prédateurs, qui, tels Soros, s’empressent de faire main-basse sur le patrimoine industriel des nations européennes.
On peut compter sur eux. Un excellent élève du maître de Wall Street est Emmanuel Macron. Du temps où il était ministre de l’économie, le candidat à la présidentielle s’est fait un point d’honneur de vendre Alstom, plus précisément sa division électrique, à General Electric. Devenu américain, ce fleuron du génie français ne se console même pas d’avoir échappé aux griffes chinoises. Ce plaisir, il le délègue à un autre. Qui sera le prochain?