Plus théâtralement encore, conviendrait-il que je postule pour l’au-delà en m’enfonçant dans la mer à la manière de Crin-Blanc et de la poétesse argentine Alfonsina Storni?
J’échapperais ainsi au grand déluge que l’on nous promet dans tous les journaux, sur toutes les ondes. Chaque jour apportant son lot de titres anxiogènes. Ainsi, la prochaine COP – elle porte le numéro 24, je crois – ne serait rien d’autre que « le rendez-vous de la dernière chance ». Je déglutis les nouvelles douloureusement. La « dernière chance »… avant quoi?
L’angoisse me prend à la gorge quand me parviennent les prophéties de plates-formes de pétition en ligne. Tambourinant des messages apocalyptiques, des cyber-militants font appel à la prise de conscience du plus grand nombre. Sans jamais oublier de demander le « pizzo » de circonstance, 1 euro, voire plus, si affinités. Multipliez par des milliers de clics, le commerce est juteux. Mais il vrai que la sauvegarde du paradis terrestre n’a pas de prix.
Sentinelles, à moi! Cette communauté oubliée de l’océan Indien a survécu au grand tsunami de 2004. Elle s’est rappelée récemment tragiquement au bon souvenir des médias grâce au sacrifice du Sébastien de service, un missionnaire évangéliste imprudent, mort sous les flèches pour avoir péché par excès de prosélytisme. Vivant comme leurs ancêtres, débarqués sur l’île il y a 6000 ans, les Sentinelles sont, paraît-il, très attentifs aux messages de Dame Nature. En 2004, ils décelèrent des signes prémonitoires parmi les animaux, qui les convainquirent de se réfugier sur une colline d’où ils réchappèrent à la catastrophe.
Je ne serai jamais une Sentinelle, et pour cause, j’aime trop le chocolat. Mais leur mode de vie me donne de l’espoir. Suis-je sur le bon radeau?