La récente envolée en bourse de l’action BNS a braqué un projecteur sur les actionnaires principaux de la banque centrale helvétique. En tête, figure la Banque cantonale de Berne avec 6,63% des actions. Mais cette personne morale est talonnée par une personne physique qui ne cesse de prendre du poids depuis son «coming out» en 2009. Theo Siegert détenait alors moins de 5% des actions. Aujourd’hui, il en possède 6,49%, ce qui vaut à cet économiste allemand de devancer confortablement les banques cantonales de Zurich, Vaud et Saint-Gall.
Qui est Theo Siegert? Né en 1947 à Düsseldorf, dans l’industrielle Ruhr, ce fils de commerçant débute par un apprentissage de banquier et finit par exercer une fonction dirigeante au sein de la holding qui contrôle le géant allemand du commerce de détail Metro. En 1997, il obtient un poste de professeur de management à l’Université de Munich. Il siège surtout au conseil d’administration du pharmacien Merck, de l’électricien E.ON et de la Deutsche Bank, ténors de l’indice boursier allemand. Accessoirement, il exerce la vice-présidence de l’Industrie-Club Düsseldorf, un réseau d’influence centenaire noyauté par les familles Krupp et Thyssen.
Que le peuple se rassure: une clause statutaire plafonne le droit de vote pour tout possesseur de titre figurant hors du cercle des collectivités publiques. Avec 6500 actions, soit un investissement de quelque 6 millions de francs dans la BNS, M. Siegert n’a pas plus d’influence qu’un détenteur de 100 actions.
Un drôle de système, quand même, que la BNS partagerait notamment avec la banque centrale de… Saint-Marin. Sacrée Suisse, elle nous épatera toujours avec ses particularismes!