Il faut dire que la lumière n’inonde pas une branche où pullulent les acteurs. Rien qu’en Suisse romande, Alpiq, Romande Energie, EOS Holding, SIG, SIL, se bousculent plus souvent qu’à leur tour hors du champ d’action des projecteurs.
Tantôt distributeurs, tantôt producteurs ou transporteurs, comme Swissgrid, ils appartiennent à des collectivités publiques mais pas seulement. Au capital de la tête de pont Alpiq, par exemple, participe EDF.
Difficile de savoir ce que le géant français pense réellement des chances de survie d’une entreprise qui a failli sombrer il y a deux ans, victime des surcapacités de l’offre et de la baisse des prix de gros. Alpiq semble tiré d’affaire mais ses concurrents alémaniques, Axpo et les Forces motrices bernoises, propriétaires de trois centrales nucléaires, ne lui laissent pas de répit.
Forts de leur position stratégique au cœur de la Suisse, ces groupes bénéficient de réseaux influents qui leur permettent de jouir d’une position de pointe dans les technologies susceptibles d’offrir une relève durable face aux craintes croissantes qu’inspire l’atome après Fukushima.
Leur confiance est telle qu’ils convoitent la part détenue par Alpiq dans Swissgrid. Flairant le danger, les cantons romands se rebiffent et leur opposent un consortium baptisé Sireso, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes sur un marché qui cherche encore sa voie. Rappelons que la poursuite de la privatisation de l’électricité avait été refusée par le peuple en 2002 avant de repartir sous la forme d’un processus rampant.
Le citoyen-utilisateur reçoit-il le respect qu’il mérite? Que la lumière soit!