Sur les ondes de la RTS, Rebecca Ruiz recommande aux « personnes âgées de plus de 65 ans » de rester à la maison. (…) Je voyais encore samedi matin à Lausanne des rues remplies de retraités. Dans les magasins, c’était également le cas ». Probablement. Mais la ministre vaudoise de la santé peut-elle nous dire comment elle envisage la survie de la population? Les magasins d’alimentation resteront ouverts, d’accord, mais si les « vieux » ne peuvent plus sortir, on aimerait bien savoir comment ils feront pour se nourrir.
Quand je vais sur mon balcon et que je regarde le ciel, je remarque qu’il se strie de lignes blanches en dépit des avertissements sanitaires liés à la pandémie. Qui voyage encore en avion? L’air conditionné dans espace confiné de l’habitacle charrie les microbes, la promiscuité est la meilleure garante d’un bon refroidissement au retour. Et le coronavirus, alors? Est-il vrai que les grandes compagnies font voler des engins vides, uniquement pour ne pas perdre leurs créneaux horaires? On raconte tout et son contraire, mais pourquoi le gouvernement n’exige-t-il pas l’interruption des liaisons aériennes?
La réalité est ce que je vois de mes propres yeux depuis mon balcon. Des biréacteurs partis de la Blécherette traversent le Léman pour se diriger vers le sud. De quelle mission sont-il chargés? Le Conseil d’Etat pourrait informer mais il a d’autres chats à fouetter. Sa priorité est de décourager les aînés de s’exposer au virus. Comme si l’enjeu n’existait que pour cette catégorie de citoyens. Surtout les dissuader d’encombrer les hôpitaux surchargés! Mais qui est d’abord responsable des lacunes du système d’accueil des malades? Comme beaucoup d’autres pays, la Suisse a cédé aux sirènes des privatisations. Il y a vingt ans, l’ancien ministre de la Santé Pascal Couchepin ne déclarait-il pas qu’un tiers des hôpitaux suisses devrait être fermé pour maîtriser les coûts? On voit le résultat aujourd’hui de ce manque de prévoyance.