Non, M. Gygi! Vos employés ne méritent pas que se déverse sur eux le fiel d’une clientèle lassée de subir le syndrome des assureurs: une augmentation annuelle des tarifs.
Les cheminots et contrôleurs font preuve, la plupart du temps, d’une gentillesse exemplaire, ils ne sont pour rien dans les grandes options des CFF, un groupe qui semble privilégier la rentabilité de son patrimoine immobilier à la fiabilité du transport.
Pas de jour sans que le haut-parleur de la gare n’annonce un retard, une suppression de train. Si vous vous mêliez au trafic des pendulaires, M. Gygi, vous vous demanderiez pourquoi tellement de passagers doivent rester debout, parfois des personnes âgées qui disputent l’espace à des animaux et des vélos. Celui qui cherche une place assise sur certaines lignes a meilleur temps de viser la banquette entre la porte et les toilettes pour se faufiler, s’il y parvient, entre une paire de skis et les valises épaisses des tours-opérateurs.
A propos de commodités, M. Gygi, je ne vous recommanderais pas certains voyages le soir, au retour d’un repas arrosé. Dans le régional qui met une heure pour parcourir le trajet entre Genève et Lausanne, vous avez intérêt à ne pas souffrir d’une faiblesse rénale. Un seul WC pour tout le convoi, bouché de surcroît! Une odeur pestilentielle qui s’en échappe, à se demander comment font les occupants du compartiment pour la supporter. Il est vrai qu’il s’agit du restant de la colère de Dieu dont, de toute évidence, vous ne partagez pas le quotidien, Monsieur le président des Chemins de fer fédéraux.