Notre-Dame s’est rendue à Versailles où l’attendait la cour. Le président lui a fait le baise-main, la présidente une révérence. On lui a remis une équerre d’argent, signe de compassion. Devant les grilles du palais, le bon peuple trépigne de curiosité. Apercevra-t-il Marie de Nazareth?
Au loin monte une colonne de flammes… L’étable où naquit le pauvre Jésus n’est plus qu’un tas de cendres… Etoile du printemps, indique-nous le chemin du Roi-Soleil!
Les mages prirent le bateau à Smyrne. Arrivés à Marseille ils montèrent dans le train à grande vitesse. Ils traversèrent le désert de France et de Navarre. Notre-Dame s’enduit de l’or qu’amena Melchior. Elle s’aspergea de la myrrhe de Balthazar. Elle demanda à Gaspard de distribuer l’encens à la piétaille.
Notre-Dame, es-tu Notre Dame? Vois-tu l’état de délabrement du pays? Les salaires chiches, les sans-abris. Marie, aie pitié des serfs taillables et corvéables. Protège-nous des grands volcans, du chaud, du froid. Veille sur les clochers des églises, les reliques de ceux qui te vénérèrent, prie pour les victimes des violences et destructions, les profanations des lieux de sépulture et de prière.
Notre-Dame des pauvres, j’accours vers toi les mains nues, comme le firent jadis les bâtisseurs de rêves. Te voir ployer sous les richesses du monde m’attriste. Notre-Dame du calvaire, renonce à leurs frivoles offrandes, jette tes parures. Notre-Dame d’espoir, reviens-nous!