Bien sûr, nous eûmes des orages… 720 ans d’histoire, c’est l’amour fol. Le Sonderbund fut l’un des pires, qui a failli nous séparer. Mais la leçon de cette grave crise demeure une leçon d’ouverture. D’abord, parce que les cantons catholiques ont fait alliance pour empêcher la Suisse de quitter l’union européenne de l’époque, celle des monarchies du Congrès de Vienne.
Les conservateurs d’hier étaient donc ouverts sur l’Europe, n’en déplaise à ceux d’aujourd’hui. Ensuite parce qu’au lendemain de la guerre, les vainqueurs ont intégré la minorité des perdants conservateurs au nouveau système politique. Aujourd’hui, à nouveau, l’ouverture de la Suisse à la diversité intérieure et internationale est menacée par une tendance à l’exclusion, au soupçon, à la délation.
L’étranger ou le frontalier est accusé de tous les maux dont, bien sûr, l’insécurité. Mais n’est-ce pas le néolibéralisme prôné par la droite qui, à force de prêcher la maigreur des impôts et des services publics, a tellement affaibli l’Etat qu’il n’y a plus assez de policiers, plus assez de gardes-frontière, mais davantage de misère?
Ce sont ces problèmes concrets auxquels il nous faut remédier. Le PS fait d’un service public fort l’un des axes de sa campagne pour les élections fédérales. Quant à moi, je m’engage au Conseil national pour renforcer les effectifs des gardes-frontière près de Genève.
Cette gestion des vrais problèmes doit aller de pair avec l’abandon des épouvantails, et nous permettre de retrouver le chemin vers l’autre, vers les autres.
Ce 1er août, j’étais invitée à Onex pour rappeler cette vérité : dans la Suisse d’aujourd’hui, être patriote, ce n’est pas être isolationniste et anti-frontalier. Non, aimer notre pays, respecter son histoire et construire son avenir, c’est «renouveler
Maria Roth-Bernasconi, conseillère nationale