Vous vous en doutiez depuis longtemps? Tope-là: la preuve est enfin apportée par A+B grâce à une étude menée par «une équipe pluridisciplinaire de chercheurs appartenant aux quatre principales institutions académiques de l’arc lémanique», à l’instigation de la Fondation de Genève. Une première, relève le recteur de l’Université de Genève, Yves Flückiger: «L’étude permet de mettre tout le monde d’accord, consensus qui était loin d’être réalisé jusqu’à ce jour, les chiffres les plus divers circulant parmi les cercles concernés».
On cherchera en vain de criards cocoricos dans ce document qui dresse différents constats synthétisés en 25 points, dont les lignes de force ondulent souvent à contre-pied de ces marques premium genevoises que sont la qualité du système éducatif et le multilinguisme. Car ces onguents ne calment plus que très imparfaitement un malaise croissant lié à l’urbanisme. La pénurie de logements, leur cherté, conduit les employés internationaux à chercher des solutions en France voisine ou dans le canton de Vaud. «La faiblesse de l’offre en transports publics» contribue à entretenir le malaise.
«Accueillis il y a une décennie encore les bras ouverts, les responsables d’entreprises multinationales et d’organisations internationales sises à Genève se sentent aujourd’hui moins bienvenus», regrette le président de la Fondation pour Genève, Yvan Pictet. Appel à peine voilé au monde politique à l’heure du débat, en cours à Genève, sur la réforme de la fiscalité des personnes morales. «Celle-ci, reprend Yves Flückiger, pourrait avoir des répercussions importantes sur le choix de localisation des entreprises multinationales dont le taux d’imposition devrait être amené à croître».
GHI