En cause, la violence qui sévit sur le territoire de deux producteurs d’or noir dont les réserves comptent parmi les plus importantes au monde.
En Libye, l’élimination de Kadhafi n’a fait qu’exacerber les rivalités de chefs de clans qui se partagent le contrôle des terminaux pétroliers. La production est tombée au dixième de son niveau d’autrefois.
En Irak, le conflit ouvert entre chiites et sunnites ne menace pas encore directement les exportations de pétrole, mais il génère un chaos dont on peut se demander à qui il profite véritablement.
Américains, Anglo-Néerlandais, Français, Russes et Chinois usent d’un subtil dosage pour régner sur les puits autrefois aux mains de Saddam. En passant, vous aurez remarqué comme moi que ces crises ont surgi comme par hasard alors que tous les yeux sont braqués sur un événement sportif majeur, en l’occurrence le championnat du monde de football. Un classique. Déjà au début de l’année, l’Ukraine avait donné le ton en démarrant sa deuxième révolution de l’après-URSS en plein jeux olympiques. La diversion est une tactique éprouvée dans la conduite de la guerre.
L’or noir grimpera-t-il jusqu’au point de menacer l’économie mondiale en accélérant l’éclatement de la bulle financière? Autour du Bureau ovale à Washington, les discussions doivent être chaudes comme du brut de Mésopotamie. Bombarder ou ne pas bombarder les colonnes sunnites en Irak? Harcelé par ses faucons, le Nobel de la Paix Obama se pince pour être sûr qu’il ne vit pas un cauchemar. Dans quel marécage à l’odeur de pétrole se réveilleront les téléspectateurs au lendemain de la finale au Maracana?