La nouvelle avait fait le buzz au début du mois de septembre avant de subir une salve de démentis. Il est pourtant avéré qu’à partir de 1939, les nazis ont mis la main sur les réserves d’or de plusieurs nations occupées, la Belgique et les Pays-Bas, notamment. Une grande partie de cette richesse n’a jamais été retrouvée, ce qui alimente tous les fantasmes.
Cet or a-t-il aussi transité par la Suisse? L’épisode est peu connu: pendant la dernière guerre mondiale, protégés par l’armée suisse au cœur du fameux «réduit» helvétique dans le Pays-d’Enhaut et le Gessenay, les délégués des puissances belligérantes ont négocié le transport de l’or d’Europe vers les Etats-Unis sous la houlette du président de la Banque des règlements internationaux, un Américain germanophile. Des lingots d’or dormaient alors sous les voûtes d’un château et d’un palace de la région.
Ironie du sort, c’est des Pays-Bas que part aujourd’hui la première grande offensive contre le secret bancaire suisse, après celle menée tambour battant par les Etats-Unis. En demandant à UBS des informations sur les comptes de personnes domiciliées aux Pays-Bas, le fisc néerlandais s’engouffre dans la brèche ouverte par Washington. On peut lui faire confiance pour ne pas manifester une tolérance outrancière. S’adressant au Conseil fédéral en décembre 2014, le député UDC argovien Maximilian Reimann relevait lui-même que les Pays-Bas reprochent toujours à la Suisse de conserver encore la moitié de leur or. Et la ministre des Finances lui répondait que s’il n’y avait pas de contentieux avec La Haye, il était néanmoins «difficile» de se montrer catégorique à ce sujet.