A ces incorrigibles satisfaits qui se repaissent des comparaisons de PIB pour décréter qu’ils vivent en zone de cocagne, indifférents aux hoquettements d’un chantier ferroviaire, à l’écroulement d’une maquette de tour, aux rase-mottes d’un avion de combat ou aux ânonnements de banquiers marqués au fer rouge de l’ignominie nous n’adresserons pas un message défaitiste. Au contraire, nous aimerions seulement leur suggérer de réfléchir à d’autres pistes que les rails rectilignes sur lesquels ils circulent sans se poser de questions.
Long est le chemin de Damas, nous le savons bien, le monde ne changera pas d’un seul coup de baguette magique. Mais des expériences existent et réussissent, qui permettent d’entrevoir une sortie du tunnel. Dans un livre, « La renaissance des communs » (éditions Charles Léopold Mayer), l’économiste américain David Bollier apporte sa pierre à l’édifice en identifiant la source du problème: la modernité industrielle qui accapare les ressources naturelles. Et de prôner de «nouveaux modèles de production, des formes plus ouvertes et responsables de participation des citoyens ainsi qu’une culture d’innovation sociale».
Tant il est vrai que les gouvernants se contentent de gérer la cité au jour le jour, aveugles devant les signes précurseurs de séismes. L’année 2013 a été marquée par un boom boursier remarquable, qui a permis aux portefeuilles d’engranger des plus-values enviables. Un retour de balancier pend au nez mais dans les plans des grands argentiers, la construction d’un ruineux musée devient la priorité. Par contre à l’heure des conflits gaziers qui menacent la stabilité de l’Europe, on attend toujours un état des lieux énergétique digne de ce nom, permettant de mieux cibler les besoins en éoliennes, centrales nucléaires ou à charbon.