A Paris, le président Macron a tenté de se concilier les bonnes grâces des Gilets jaunes dans une allocution où le drame le dispute au pathétique. Las, l’ancien banquier n’en finit pas de chuter dans les sondages. Sa cote de popularité est au plus bas jamais atteint par un chef de l’Etat en France.
A Rome, des dizaines de milliers de personnes manifestent régulièrement contre l’extrême-droite au pouvoir. « Des irresponsables et des bons à rien », aime à scander Matteo Renzi. Il peut d’abord parler pour lui-même, l’ancien Premier ministre. Son parti de centre-gauche doit sa déconfiture aux affaires qui ont émaillé le règne de celui qui fut le maire de Florence, nourrissant de prébendes ses sbires au détriment de l’équilibre architectural de la cité inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Des observateurs tel le politologue Roberto D’Alimonte ne s’y trompent pas, qui recommandent à l’opposition de se doter d’un nouveau leadership crédible.
A Budapest, des habitants défilent en nombre également contre le Premier ministre Orban. Mais celui-ci conserve la confiance de 75% des électeurs, nullement prêts à changer de paroisse en dépit des accusations de népotisme qui pèsent sur leur champion. Son contradicteur, l’ex-Premier ministre socialiste Ferenc Gyurcsány, un homme d’affaires qui a amassé des millions à la chute du communisme, a affronté des émeutes du temps où il était au pouvoir. Il ne parvient pas à convaincre davantage aujourd’hui, en l’absence de programme crédible.
A Belgrade, des milliers de personnes ont manifesté le 15 décembre 2018 dans le centre de Belgrade, réclamant la démission du président Vucic. Ce pro-européen semble avoir oublié qu’il fut journaliste, au départ. Il veut contrôler les médias. Ses opposants politiques parlent de dérive autoritaire mais seraient-ils de taille à relever le défi du pouvoir dans une région où les bruits de bottes se font à nouveau insistants?
A Tel-Aviv, des émules des Gilets jaunes se sont rassemblés le 14 décembre contre la détérioration de leurs conditions de vie. Le gouvernement israélien a annoncé une augmentation des prix de produits de base en 2019 dans un pays où un habitant sur cinq vivrait en dessous du seuil de pauvreté.
A Rio, on ne manifeste plus depuis la visite du pape en 2017. Effet Bolsonaro oblige, il est probable que les Brésiliens vont se tenir à carreau un moment. L’armée n’est pas loin… Mais attention!, les militaires savent aussi parfois prendre le parti du peuple.
Berne n’a pas de Bolsonaro et n’en aura jamais, Dieu de la constitution helvétique merci! La Suisse a sept conseillers fédéraux qui valent ce qu’ils valent. Ce dont ces gouvernants raffolent par-dessus tout c’est de décider… de ne pas décider. Ce manque de courage politique fait que le dossier européen, pourtant vital, est bloqué. Mais qu’importe, finalement, puisque le pays de Heidi abrite la FIFA et ses vertueux sorciers. Cela semble suffire à son bonheur.