On a beaucoup parlé, à tort et à travers, ces derniers temps du Tessin. Je vais aussi vous en parler me référant au Gothard, il San Gottardo, la via delle genti, qui depuis sept siècles – après la construction du premier Pont du diable, dans la Schöllenen – est la voie de rencontre des Suisses entre eux et avec l’Europe.
Ce Gothard que j’ai parcouru des centaines de fois en civil et en militaire, à pied, bicyclette, moto, voiture, jeep et camion, à travers à l’époque la fameuse Tremola avec ses très nombreux tourniqués et ces derniers trente ans la belle Route nationale panoramique, ce Gothard – disais-je – est pour moi un symbole des valeurs fondamentales de la Confédération, symbole notamment de liberté, solidarité, indépendance, ouverture, neutralité et symbole de volonté de défense armée.
Du Gothard on va beaucoup parler ces prochaines semaines, non pas pour le beau col que je vous ai décri, mais pour le referendum législatif sur la Loi sur la Réfection du Tunnel routier du Saint Gothard. Il s’agit de Tunnel donc – pourrait on dire – un de plus. Rappelons nous de l’œuvre gigantesque pour l’époque du Tunnel ferroviaire de 15 kilomètres ouvert en 1882 et, pour rester sur les Chemins de fer, du Tunnel de base de 57 kilomètres (entre Biasca et Erstfeld), œuvre colossale, qui sera officiellement ouvert le 1er juin 2016.
Mais la discussion actuelle porte sur le Tunnel routier, le premier de 17 kilomètres ouvert en 1980, seule liaison routière sûre en hiver entre le Tessin et le reste de la Suisse, tunnel qui doit être rénové entre 2020 et 2030. Le Conseil fédéral indique trois ans de travaux avec le tunnel fermé.
Comme Tessinois, je ne peux pas accepter l’isolement routier du Canton du reste de la Suisse. C’est une question économique, sociale, culturelle et politique.
C’est pourquoi, mais mes compatriotes ne sont pas tous du même avis, je suis en faveur de la construction d’un deuxième tunnel, comme proposé par le Conseil fédéral et la majorité du Parlement. Les trois milliards de francs environ sont un bon investissement, sans conséquences pour des travaux dans le reste du réseau des Routes nationales, car le Parlement met en place un fonds routier qui permettra de financer aussi les travaux attendus entre Lausanne et Genève.
Je suis aussi favorable à la solution du deuxième tube pour avoir à l’avenir beaucoup plus de sécurité, car après la fin des travaux de réfection une seule voie de circulation sera ouverte dans chaque tunnel, ce qui supprimera les risques actuels de collision frontale dans les dizaines de milliers de croisements par jour.
La Constitution et la loi garantissent qu’il n’y aura aucune augmentation de capacité. N’oublions pas l’accident de 2001 avec 11 morts et innombrables blessés, qui causa la fermeture du tunnel pour plusieurs mois.
Je plaide pour le deuxième tube pour le Tessin et pour Uri et pas pour le trafic touristique des vacanciers des pays du Nord vers le Beau Pays, qui cause les nuisances dues aux colonnes. C’est à espérer que ces touristes apprennent qu’ il y a d’autres voies pour traverser les Alpes et surtout pour des plus longs voyages il y a le train du Gothard avec à l’avenir un parcours réduit d’au moins une heure.
Encore un mot: On discute de solutions alternatives avec le chargement de poids lourds et voitures sur le train pendant les trois ans de travaux. C’est une solution qui ne résout pas le problème, car seulement un quart du trafic dans les périodes de pointe pourrait être absorbé, ce qui créerait des bouchons dans le reste de la Suisse. De plus la construction de rampes d’accès comporterait des travaux énormes qui devraient après trois ans être démantelés.
J’admets qu’on puisse être d’autre avis. Je voterai pour ma part oui au deuxième tube, mais à vous tous je dis: faites votre choix et allez voter. C’est important pour le Tessin d’avoir, par la participation au vote, une démonstration d’intérêt: ne pas négliger ce Canton qui est minoritaire et périphérique.
Dr. Iur. Cornelio Sommaruga war nach einer langen Diplomatenkarriere von 1987 bis 1999 Präsident des Internationalen Komitees vom Roten Kreuz (IKRK).