A un ou deux points près, 75% des Suisses déclaraient leur amour immodéré pour le secret bancaire. Mieux, neuf Helvètes sur dix continuaient à réclamer la protection de la sphère financière privée. En 2010, le même échantillon rejetait avec mépris l’échange automatique d’informations en matière fiscale avec Bruxelles. En 2011, 93% des Suisses n’exprimaient aucun doute sur la fiabilité et la stabilité de leur banque.
Mais depuis il y a eu de nouvelles pressions américaines sur la Suisse. Il y a eu surtout l’affaire Wegelin, du nom de la plus ancienne banque privée helvétique, rayée de la carte à la suite de son inculpation pour fraude fiscale aux Etats-Unis.
Aujourd’hui l’effet domino fait planer une lourde menace sur toute la place financière suisse et les relations avec Washington se sont à nouveau refroidies. Berne a dépêché ses meilleurs négociateurs dans la capitale américaine pour démêler l’écheveau mais nul ne s’attend à une tendresse particulière de la part de l’administration Obama. L’argument de la lutte contre les méchants profiteurs du fisc paie en période d’année électorale.
L’ASB tient-elle à éviter la provocation gratuite par des cocoricos intempestifs autour de son fonds de commerce? Toujours est-il que l’organisation faîtière des banquiers a renoncé cette année à l’organisation de son plébiscite traditionnel. Responsable communication Europe de l’ASB à Bâle, Rebeca Garcia confirme à la «Méduse» qu’il n’y aura pas de sondage sur le secret bancaire en 2012 après celui de 2011. Le rythme du sondage deviendrait biannuel. Pourquoi ce changement ? L’ASB n’a pas répondu.