Oryx, entité genevoise aux mains de l’homme d’affaires Jean-Claude Gandur, boit la tasse dans des flaques d’or noir. Plus du tiers de l’effectif genevois de cette société pétrolière a été sacrifié, rapportait la « Tribune de Genève » la semaine dernière. De quoi donner des sueurs froides aux officiels de la culture qui comptent sur le mécène Gandur pour financer leurs grands projets muséaux, qu’ils soient genevois, lausannois, voire… damounais.
La chute des prix du pétrole est certes pour quelque chose dans cette dégringolade. Mais la valeur de l’or noir a bon dos. Une succession d’événements qui ne sont pas forcément liés entre eux affecte un secteur, celui du négoce des matières premières, qui compte parmi les plus lucratifs du pays: 10% des revenus du canton de Genève… Ainsi en février 2015, la Malaisie est entrée en ébullition après qu’un lanceur d’alerte genevois a dévoilé les liens malsains existant entre la filiale genevoise du groupe pétrolier saoudien PetroSaudi et le pouvoir malaisien.
La semaine dernière, on apprenait que le Ministère public de la Confédération avait ouvert une procédure pénale contre deux organes du fonds souverain contrôlé par le premier ministre malaisien.
Colosse minier zougois, Glencore ne tient pas non plus à imputer au seul cours du pétrole les pertes subies au cours du premier semestre de l’année 2015. La faute au krach chinois!, a expliqué son PDG. La contre-performance détonne car le concurrent Trafigura, domicilié à Genève, affiche meilleure mine. De toute évidence cette imposante enseigne de négoce a beaucoup moins pâti des sanctions contre la Russie dont elle est un partenaire privilégié. Faveur qu’elle partageait il y a quelques mois encore avec Glencore.