Pour varier le menu, il lui arrive aussi de proposer des Mistral à ses interlocuteurs à l’étranger. Ou alors des centrales nucléaires.
Quant à Barack Obama, il offre à Shell les clés de l’exploration pétrolière dans l’Arctique. Ainsi va la vie des chefs d’Etat, au service de l’industrie et des trusts cotés en bourse. L’emploi y trouve son compte, le fisc aussi, mais pas forcément le dossier médical des contribuables.
Obama ne veut pas laisser aux Russes le monopole de la prospection dans une zone en passe de se transformer en immense champ de bataille. On le comprend: du carburant provenant des gisements contrôlés par Gazprom dans le Grand Nord ne devrait pas tarder à parvenir en Europe. Reste que l’attitude américaine dénote de la schizophrénie chez les gouvernants face aux changements climatiques. A Paris, en décembre prochain, se tiendra une conférence dont l’ambition est d’aboutir à un accord universel, une sorte de Traité de Versailles sur le climat. Puisse-t-elle s’avérer moins funeste.
Et trouver la bonne inspiration pour dissuader la prochaine présidence américaine, surtout s’il elle est républicaine, et plus encore si elle appartient à la dynastie Bush, d’inviter d’autres majors du pétrole à prospecter des étendues toujours moins blanches et toujours plus bleues. Dans l’espoir qu’elles ne noircissent pas un jour sous l’effet d’un accident de vaste ampleur.
Une catastrophe dont la perspective hante probablement déjà les états-majors des groupes réassureurs, tant il est vrai que ce sont eux, au final, qui paient la facture des dérèglements climatiques. Les fonds de pension s’en inquiéteraient, c’est le moment!
Chronique parue dans GHI des 20-21 mai 2015.