L’épisode conduit à se demander si ce dirigeant n’est pas le lampiste de l’affaire des fraudes fiscales à répétition qui plombent l’ambiance à Genève et Zurich. Avant lui, moult pontes de la banque ont joué un rôle autrement plus important dans ce serpent de mer sans être inquiétés à ce jour.
Comment sortir d’UBS, comment sortir de Credit Suisse, comment sortir du capitalisme dévoyé? Les scandales à répétition qui secouent la haute finance amènent à s’interroger sur la finalité du système qui régit l’économie. L’argent doit-il être une fin en soi ou simplement un outil d’échange?
L’éthique académique, on s’en doute, penche pour la deuxième solution. Il n’est d’ailleurs pas anodin d’observer que la religion du profit subit la contestation dans un pays marqué par la culture de la «combinazione». Edifiante est la polémique créée par le livre « L’anno zero del capitalismo italiano », écrit par un éditorialiste financier du quotidien romain la Repubblica. Les Italiens jettent l’opprobre sur leurs politiciens mais le problème résulte d’un état de déliquescence qui affecte la gouvernance industrielle à tous les niveaux. Des tabous tombent.
En Suisse, l’an zéro du capitalisme suisse est-il aussi pour demain? Le nombre des millionnaires y a enflé l’an dernier, nous dit la statistique. Sans préciser s’il s’agit de multimillionnaires ou de personnes dont la fortune atteint péniblement un socle susceptible de s’offrir une villa mitoyenne en banlieue. La différentiation s’impose car les banques spécialisées dans la gestion de fortune snobent les placements inférieurs à 5 millions. Il paraît donc évident que la seconde catégorie subit une érosion de son capital.