La hiérarchie, dominée une fois de plus par la Suisse, provoque une conclusion troublante. A l’heure du Brexit, l’excellence économique ne récompense pas forcément la présence d’un pays dans l’Union européenne.
Reste que la compétitivité est une notion relative qui fait l’objet de beaucoup d’analyses, parfois controversées. Et pour cause. Les critères qui la définissent s’appuient sur des dynamiques telles que l’investissement et l’innovation mais négligent cette bombe à retardement qu’est l’évolution environnementale, les métastases provoquées par le mitage du territoire. Le propre d’un paradis n’est-il pas d’inspirer la spéculation immobilière?
De fait, la domination de la Suisse n’est pas aussi insolente dans les tableaux des économistes de l’institut lausannois IMD. En cause, les salaires des dirigeants, jugés trop élevés. Il y a surtout fort à parier que le jeu des comparaisons laisse totalement indifférent le million de personnes vivant en situation précaire en Suisse, comme le montrait récemment un reportage de la RTS consacré aux retraités.
Un autre défaut de l’exercice est qu’il occulte les différences régionales. La Corse est-elle comparable à l’Alsace? Une lacune réparée en Suisse, une fois n’est pas coutume, par l’UBS dont l’indicateur de compétitivité publié au printemps dernier plaçait Zoug en tête. Septième et meilleur romand, Vaud progressait de deux gradins, Genève faisait du surplace au 10e rang. Localisé à Zurich, le pouvoir de décision nuit à la presse lémanique mais pas trop à son industrie. Du moins pas encore.