Les banques centrales ont cru avoir trouvé l’œuf de Colomb en introduisant ce que l’on appelle le «quantitative easing», l’assouplissement quantitatif, soit l’achat d’actifs à hauteur de dizaines de milliards chaque mois.
Le stratagème a fait illusion pendant quelques années. La bourse a même battu de nouveaux records.
Il ne fallait pas être grand clerc pour deviner à l’époque que le climat restait malsain. Maintenir le navire à flot revenait en gros à soutenir artificiellement les grandes banques. Les pythies avertissaient: attention, la prochaine crise fera encore plus mal! De fait aujourd’hui la machine s’enraye à nouveau. Retour dans le cul-de-sac.
Officiellement, la Banque centrale européenne poursuit l’assouplissement quantitatif jusqu’à l’automne 2016 mais le doute est grand. Sur internet, dans l’horlogerie, voire l’immobilier, on évoque l’éclatement de bulles. Le secteur bancaire licencie ou délocalise. Des valeurs sûres de l’indice vedette telles que Nestlé dérapent dans le sillage de la Chine.
Alors on parle de repasser la patate à l’Etat. Lui confier la relance de l’économie par des injections intraveineuses. Le recours ultime. Comme si l’Etat avait les moyens de sauver la planète Finance à lui tout seul. Comme si le remorquage du Titanic était sa vocation première.
La catastrophe est-elle encore évitable? Le pire n’est jamais certain. Bonne nouvelle: l’Institut international de recherche sur la paix nous confirme une énième fois la progression du commerce mondial d’armement. Il nous apprend que les Etats-Unis ont vendu des armes lourdes à 96 pays. Réjouissons-nous, on est sur le bon chemin…