Elle n’a pas connu Kennedy ni la guerre froide, comment le lui reprocher. La politicienne bernoise est la plus jolie des parlementaires suisses, à en croire un sondage réalisé en 2013, qui lui en voudra pour cela? L’élue libérale-radicale avoue qu’elle est naïve: ce ne serait pas un défaut si elle peignait des fleurs bleues.
Ce qui inquiète par contre, c’est qu’elle exerce une charge peu négligeable, la vice-présidence du Conseil national. Mme Markwalder a transmis un dossier confidentiel à une lobbyiste d’une dictature d’Asie centrale. S’agissant du Kazakhstan, elle aurait dû savoir à quoi s’en tenir. Il y a deux ans, elle posait une question au Conseil fédéral. «A quel stade en est la procédure contre Viktor et Leila Khrapunov?»
Viktor Khrapunov, ancien maire d’Almaty, ennemi juré de Nousoultan Nazarbaïev, l’indéboulonnable président du Kazakhstan. Poursuivi pour corruption dans son pays, M. Khrapunov s’est réfugié à Genève avec sa famille. Très à l’aise, le gouvernement suisse a répondu que cette affaire n’avait eu jusqu’à présent «aucun impact» sur les relations entre la Suisse et le Kazakhstan qui lui livre du pétrole.
Nul ne sait si la naïveté de Mme Markwalder ira jusqu’à ruiner sa carrière politique. Mais l’affaire amène à s’interroger sur la mode du jeunisme en politique et ailleurs. La génération facebook, ces trentenaires qui siègent sans complexe dans des législatifs voire des exécutifs, dispose-t-elle de la maturité nécessaire pour exercer de hautes responsabilités?
Les organes qui les épaulent comptent sur eux pour récupérer les votes de tranches d’âge qui ne s’informent plus que sur les réseaux sociaux. La sagesse, c’est l’expérience en éveil, affirme le dicton.