Je n’aime pas du tout ces records à la hausse dont la bourse des actions nous gratifie. Cet envol de Wall Street et des autres indices à sa suite. On nous dit que l’économie américaine va bien, pourquoi pas? Elle pourrait très bien continuer sur cette lancée pendant des semaines, des mois. Toutes les aventures militaires menées dans le monde contribuent à cet ultime dessein: améliorer la marge des entreprises d’armement qui font le lit du PIB.
Et pourtant! A quoi servirait l’expérience du passé si l’on ne se méfiait plus de l’enthousiasme collectif, des effets moutonniers? Par définition les krachs surviennent au terme d’une bulle spéculative et cet emballement existe bel et bien, n’en déplaise aux rapports lénifiants des experts financés par une certaine Finance. Il gonfle parallèlement dans l’immobilier où se concentre la fortune des réfugiés fiscaux mais aussi celle des fonds de pension.
Qui tombera le premier au jeu de l’avion? Ne comptez pas sur un promoteur immobilier ou bien tel think tank réputé, pour vous le prédire.
A les écouter, il n’y a aucune surchauffe en Suisse. Peut-être un petit plus à Genève où le taux des logements vacants atteint le plancher helvétique. Là aussi où les loyers sont les plus chers.
Cycliquement, malgré tout, les pythies avertissent: attention la perspective d’un effondrement des prix dans le bâtiment est réelle. Les taux ne peuvent pas descendre plus bas…
La semaine dernière dans le quotidien fribourgeois La Liberté, l’économiste Sergio Rossi lançait un pavé de béton dans la marre: «Il y a un risque de krach immobilier. Et je n’ai pas l’impression que les autorités de surveillance sont à la hauteur»! Krach, boum, hue, ajouteraient Dutronc et Lanzmann.
Chronique parue dans GHI du 1er-2 avril 2015.