Ce nom ne vous dit probablement pas grand-chose mais vous n’avez rien à vous reprocher. L’homme qui affiche ce patronyme est l’un des hommes d’affaires les plus fortunés de Russie mais il agit dans l’ombre. Ce qui le rend éminemment intéressant pour la Suisse, c’est que, propriétaire du premier groupe russe du ciment, il détient également plus de 10% du capital de Holcim. En 2008, son entrée au capital du deuxième cimentier helvétique était passée quasiment inaperçue.
Deuxième actionnaire de Holcim derrière le tycoon saint-gallois Thomas Schmidheiny, M. Galchev est-il le grain de ciment qui fera échouer l’union avec Lafarge, numéro un mondial des matériaux de construction?
A deux reprises, dans un passé relativement récent, l’oligarque avait tenté de mettre la main sur le géant français. L’an dernier encore, il appuyait les fiançailles.
Aujourd’hui il se mure dans le silence alors que le couple se chipote à propos de l’identité du PDG de la nouvelle entité. L’arbre qui cache une forêt de méfiances?
Les deux parties ont tenu récemment des propos rassurants mais les apparences sont trompeuses.
Dans les négociations sur les partages des parts, Holcim a pris l’ascendant au cours des dernières semaines. Mais cette légère prééminence helvétique pourrait souffrir d’une absence de dialogue entre MM. Schmidheiny et Galchev.
Une situation qui contraste avec l’ambiance chez Lafarge dont les principaux actionnaires, le Belge Albert Frère et l’Egyptien Nassef Sawiris, agissent de concert sous le parapluie de Paris. A l’heure du froid est-ouest, il est peu probable que l’Etat français voie d’un bon œil une Russian connection s’infiltrer au cœur du fleuron industriel de l’hexagone.