En Suisse, c’est l’informaticien américain Google qui remporte la palme devant l’horloger genevois Patek Philippe, le groupe Swatch, Victorinox et l’Aéroport de… Zurich. Une autre société genevoise, Rolex, vient au sixième rang. Suivent Nestlé, Swiss, Swissport et Stadler Rail. Toutes des marques helvétiques.
L’ego des descendants de Tell est rassuré. D’autant qu’ailleurs, en Belgique par exemple, les entreprises nationales ne monopolisent pas, et de loin, les premières places.
Pourtant ce classement appelle une réflexion critique. On se demande d’abord quelle est la méthodologie utilisée pour réaliser ce sondage. Quelque part sur… Google, la réponse est donnée: «Pour déterminer l’entreprise la plus attrayante, une simple question est posée: aimeriez-vous travailler pour cette entreprise?» L’évaluation repose également sur la perception qu’éprouve le public envers l’image de marque de l’employeur. Parmi les facteurs déterminants figurent l’intérêt professionnel, l’ambiance au travail, les salaires et la sécurité d’emploi.
Si Google a gagné, brûlant la politesse à l’horlogerie suisse, alors que l’an dernier il ne figurait même pas dans le classement, c’est qu’il réunirait ces qualités, de toute évidence. On aimerait ne pas en douter.
Il y a deux ans, apprend-on toujours sur… Google, le mandant du sondage a externalisé sa bureautique. Il l’a confiée à… Google. La migration aurait permis au recruteur batave d’économiser 40% de ses coûts en personnel. Moralité, le lauréat américain n’est pas seulement un «employeur modèle». C’est aussi et surtout un partenaire très «attrayant»… en affaires.
Chronique parue dans GHI du 8 avril 2015.