Maintenant nous le savons, le vaccin et Joe Biden nous sauveront du déluge! Maintenant nous le savons, et maintenant se pose la question de l’après. Quel monde retrouverons-nous? Reconstituerons-nous l’ancien ordre à l’identique? Reprendrons-nous l’avion rien que pour satisfaire notre bougeotte existentielle? Ou bien renouerons-nous avec plus de sagesse, un mode de vie en harmonie avec notre habitat naturel? Davantage de transparence dans les décisions officielles, qu’elles soient sanitaires ou technologiques… Une éducation dans les écoles fondée sur le respect de son prochain, le souci de l’entretien du patrimoine de sa communauté…
Maintenant nous le savons. Mais à juger de la superficialité avec laquelle les médias couvrent les événements, à observer comment les consommateurs se ruent sur les chaînes de luxe à la veille d’un nouveau confinement, on se dit qu’il y a encore du chemin à parcourir. Et d’abord, quels instruments permettront de parvenir au statu quo ante, si tant est que ce dernier soit synonyme d’eldorado?
Salomon, mon kiné qui a réponse à tout, me signale un chiffre résumant l’enjeu. Alors qu’elle dépasse déjà l’entendement, la dette des Etats-Unis va encore bondir en 2021! Car si Donald Trump n’a rien fait pour ralentir l’évolution démentielle des déraillements budgétaires, son successeur fera encore mieux, beaucoup mieux. En atteste la dernière annonce publique de M. Biden: 1900 milliards (!) de dollars seront redistribués aux ménages américains. Mais attention, il ne s’agit que d’un susucre destiné à la gauche du parti démocrate qui a grandement contribué à son élection! Le plat de résistance, le nouveau président le destine à la droite. On n’ose pas imaginer le montant qui sera affecté à l’économie pour la sauver du marasme qu’a accentué le confinement lié aux mesures sanitaires. Au tout début de la crise, l’élite politique ne créditait-elle pas la confiance de ses administrés d’une promesse d’injection équivalant à 5000 milliards (!) de dollars? Comme nous l’écrivions dans ces colonnes le 27 mars 2020, « le coronavirus rend service à la caste militaro-industrielle engluée dans l’impasse après sa formidable course en avant entamée au lendemain de la débâcle des subprimes en 2008 ». Près d’une année après, rien ne vient contredire cette analyse. Au contraire, il est l’heure de passer à la caisse.
Qui paiera la facture? Avec Janet Yellen, ancienne présidente de la banque centrale, aux commandes, nul doute que le Trésor américain saura tirer les ficelles d’un montage financier dont on voit mal comment il pourrait s’affranchir d’une nouvelle activation de la planche à billets. Et du resurgissement du spectre de l’hyperinflation, cette plaie d’Egypte qui dévasta l’Allemagne des années 20. Un malheur ne venant jamais seul, il ne manquerait plus que le fisc se mêle à la joyeuse sarabande. Le contribuable déboursera-t-il d’un côté ce qu’il reçoit de l’autre? Comparaison n’est pas raison mais à des milliers de kilomètres de Washington, l’Etat de Vaud vient de tracer une piste: les impôts vont augmenter, oui, oui!, promet le grand argentier.