Les médias disent-ils la vérité? Pourquoi ne parlent-ils pas de tel ou tel événement? Qu’est-ce qui explique leur docilité face aux pouvoirs établis?
Au premier abord l’insatisfaction étonne dans la mesure où l’information ne se cantonne plus uniquement dans des canaux traditionnels, un journal en situation de monopole régional, la radio, la télévision. Elle essaime dans les blogs, les réseaux sociaux, une infinité de sites en ligne. Ceux-ci relaient des nouvelles parfois fantaisistes ou carrément infondées, difficilement vérifiables. Mais souvent aussi elles sont pertinentes et remarquables de perspicacité. A tel point que l’on se demande pourquoi le quidam se plaint alors qu’il a tout sous les yeux.
Dans un deuxième temps, on réalise que l’accès n’est pas égal pour tous les «consommateurs» d’information. Beaucoup d’aînés n’utilisent pas l’internet et ne s’informent donc qu’au moyen du quotidien auquel ils sont abonnés ou bien sur les ondes moyennant leur cotisation de redevance. Mais surtout l’influence est une affaire d’audience. Une majorité de la population s’alimente en nouvelles de manière classique, sans beaucoup de réflexe critique, il faut bien le dire. Les faiseurs d’opinion, si tant est qu’ils méritent encore ce qualificatif, peuplent les plateaux du téléjournal et des forums radiophoniques où sévissent des commentateurs parfois trop généreusement gratifiés du titre d’expert.
La conséquence est que maints sites pourtant animés par des professionnels de l’information peinent à dépasser le stade de la plate-forme confidentielle, réservée à un lectorat d’aficionados inconditionnels. Pour obtenir une tribune vaste et consensuelle, il devraient appartenir au monde des médias dits dominants. Et l’on peut être sûr que cette «élite» conditionnée par de grandes agences de presse américaine, française et allemande fera tout pour empêcher les nouveaux venus d’accéder à la notoriété. En utilisant le discrédit. En affublant ces «concurrents» potentiels d’une réputation plus ou moins sulfureuse ou déshonorante: extrémiste, anarchiste, altermondialiste, complotiste, utopiste, etc …
Les médias conformistes ont encore de beaux jours devant eux, il n’est pas né celui qui révolutionnera l’information en la sortant des lieux communs habituels. Quand il ne s’agit pas de la désinformation pure et simple. Frustrant est le laconisme qui a suivi la décision du gouvernement français de rendre obligatoires 11 vaccins pour les nourrissons. Ahurissant, dans l’autre extrême, est le rouleau compresseur clouté de clichés éculés et maculé de lacunes historiques qui s’en prend à tel pays européen, parce que ses dirigeants ont eu le culot de dire son fait à un multimilliardaire américain, sponsor du couple Clinton. Lequel spéculateur arrose la presse internationale de ses dollars, obtenant ainsi ses faveurs, et soutient des manifestations de rue partout où il s’agit de déstabiliser un gouvernement qui ne fait pas allégeance au FMI.