Dans son édition du 14 octobre 2014, l’hebdomadaire genevois GHI s’était fait l’écho d’une pratique formellement condamnée par la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes. Un journaliste, votre serviteur en l’occurrence, avait déposé plainte auprès de l’instance d’autorégulation de la presse. A ses yeux, l’initiative répétée du magazine met gravement en péril la crédibilité des médias.
Le Conseil de la presse a pris position le 31 août dernier. Il préfère ne pas entrer en matière car il doute en substance de la vocation véritablement journalistique du titre incriminé, ce dernier se présentant «moins comme un magazine à visées journalistiques que comme un conseiller en communication ou en marketing. (…) Certes, le magazine ne se distingue pas clairement d’un organe journalistique, et il est largement accessible, en tout cas en ligne, et parfois semble-t-il en kiosque. Une certaine confusion peut donc s’installer dans le public.
Mais à l’examen, il apparaît clairement que les articles se présentant comme «journalistiques» sont des textes de complaisance.»
Le doute n’est pas de mise, par contre, quant au caractère malsain d’offres «qui laissent entrevoir aux dirigeants d’entreprises la possibilité de «s’acheter» des couvertures de magazine et des interviews de complaisance». Fort de cette conviction, le Conseil de la presse «ne peut que condamner le procédé» du directeur du titre. Parallèlement, il «met en garde contre toute forme de «couplages» d’articles rédactionnels et de promotions publicitaires». Une mise au point dont peu de journalistes se plaindront, assurément.