Débarquer n’importe où, en affirmant n’importe quoi, avec l’assurance d’un vendeur d’ordiphones. Puis asseoir ses certitudes sur la seule conviction de détenir la pierre philosophale. C'est la méthode Trump.
«France is back». Pour être juste, on pourrait aussi parler de la méthode Macron. A Davos, fort de la formidable tribune médiatique qui lui était offerte, le président français a osé l’inosable. La France de retour? C’est nouveau, cela date de son élection, il y a moins d’une année? Aucune importance, chère Garance. Le peuple adore les effets de manche et en redemande.
«Swiss First», le slogan du vice-président de la Confédération est moins original. Pour autant, Ueli Maurer ne s’est pas gêné d’utiliser la formule à Davos. Sans parvenir à convaincre le principal partenaire commercial de la Suisse. Pour ses homologues de l’Union européenne, Berne n’a rien d’un premier de classe, on le sait depuis la décision de Bruxelles de le coiffer d’un bonnet d’âne sur la liste grise des paradis fiscaux.
Davos, miroir aux alouettes, Davos éternel mirage. Que restera-t-il de l’édition 2018? Quel souvenir en garderont les participants, à part la marée de selfies et mains tendues vers le messie Trump gravissant les escaliers de l’Eden? Interrogé par le soussigné il y a une vingtaine d’années, l’ancien négociateur helvétique Jacques de Watteville résumait l’enjeu pour le pays hôte: faire le plein de rendez-vous ministériels en trois jours.
En revanche, aujourd’hui comme hier, nombre de dirigeants de PME avouent ne pas saisir les vertus du WEF. Les contacts, les contrats convoités? De la poudre à perlimpinpin! La déception de ces acteurs de l’économie tombés dans la trappe à sous du bon professeur Schwab est à la hauteur du prix du ticket d’entrée davosien. Plusieurs dizaines de milliers de francs. Cela fait quand même cher la carte de visite.