Cynique comme il n’est pas permis de l’être, la Bourse saluera peut-être par une brève flambée du titre UBS les nouvelles mesures de restructuration que l’on prévoit dans le secteur de la banque d’affaires: à la City de Londres, les rumeurs font état de 1800 nouveaux postes qu’UBS pourrait sacrifier dans cette spécialité désormais en disgrâce. Mais au-delà de cet effet d’annonce, il ne faudra pas s’attendre à des grandes envolées lyriques de la part des analystes-investisseurs.
D’abord le choix même du nouveau PDG ne fait pas l’unanimité. A l’heure où UBS promet de se recentrer sur la gestion de fortune, le profil de M. Ermotti souffre de certaines contradictions. Celui dont on dit qu’il est un poulain du financier europhobe Tito Tettamanti a réitéré à plusieurs reprises qu’il tenait à la banque d’affaires, sérail dont il est issu. De toute évidence, UBS n’a pas perdu toute ambition dans ce secteur où elle a connu d’immenses déceptions au cours des trois dernières années, ne parvenant pas à marquer des points dans la régate l’opposant à ses concurrentes américaines.
Ensuite, le climat général ne se prête pas à un optimisme béat. Les problèmes structurels des banques, une branche nettement surdimensionnée, continueront à peser sur l’enseigne aux trois clés. Face à la menace toujours plus lancinante d’un effondrement de la zone euro, UBS ne peut pas trop compter non plus sur ses atouts exotiques pour tirer son épingle du jeu. La part importante de son capital détenue par un fonds singapourien ne lui garantit pas une immunité absolue sur le continent asiatique, en proie, lui aussi, à l’angoisse du lendemain.