Margrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence, est d’avis que Google bénéficie de privilèges fiscaux en Grande-Bretagne. Un nouveau coup pour le géant de la toile américain qui doit déjà affronter la houle sur le front commercial européen du fait de pratiques «anticoncurrentielles». La facture s’annonce très lourde.
Google a toutefois une maigre consolation: il n’est pas le bouc émissaire dans la garderie. La «bergère» danoise a dans son collimateur d’autres éminences telles que Apple, Amazon, Disney et McDonald’s. Encore mieux, Bruxelles accuse Fiat et Starbucks d’avoir touché des aides illégales du fait d’arrangements fiscaux aux Pays-Bas et au Luxembourg.
Toutes ces cibles – même Fiat, partenaire de Chrysler! – ont la particularité d’être américaines, cela n’échappe à personne. En particulier aux banquiers suisses qui peuvent rendre la pareille par procuration. Une finance helvétique qui continue son interminable génuflexion, cette fois devant le fisc néerlandais. «La stratégie des avoirs fiscalement déclarés, de plus en plus systématique et décidée par les banques suisses, continue de se retourner contre ces mêmes évadés fiscaux que le système bancaire suisse avait attirés pendant des décennies», commentait récemment dans la Tribune de Genève l’ancien procureur tessinois Paolo Bernasconi.
Mais l’intransigeance de celle que l’on surnomme la nouvelle «dame de fer» européenne gêne-t-elle Washington? Pas forcément! L’Etat américain ne fait pas exception, il vit des revenus de ses contribuables. Que Google et consorts, ses propres électrons libres, soient ramenés à l’ordre n’est pas forcément pour lui déplaire.