L’actualité ne nous a pas démentis car, en l’espace de quelques jours, pas moins de quatre ou cinq entreprises helvétiques ont été, à des titres divers, les protagonistes de prises de participations. Deux, voire trois d’entre elles sont genevoises.
Nous voulons parler d’abord de Mercuria, négociant pétrolier dans lequel ChemChina a pris 12% du capital. L’entreprise étatique chinoise pourrait ne pas s’arrêter en si bon chemin puisque, dit-on, elle serait considérée comme un chevalier blanc par les actionnaires de Syngenta, chimiste bâlois qui se damnerait pour échapper aux crocs de l’épouvantail américain Monsanto.
L’autre acteur genevois est l’horloger Roger Dubuis, gobé par Richemont. Un passage des plus logiques dans la mesure où Dubuis évoluait déjà dans le giron du géant du luxe dont le siège est aussi à Genève.
Les rachats du transformateur de lait bio Gläserne Molkerei par le crémier lucernois Emmi et du pucier danois Tradono par l’éditeur de journaux zurichois Tamedia sont venus confirmer une tendance interrompue en 2015. En effet, l’abandon du taux plancher face à l’euro, parce qu’il assombrissait les perspectives de rentabilité du tissu industriel suisse, avait d’emblée douché les enthousiasmes des marieurs professionnels qui s’attendaient à une année record.
Le problème n’a pas disparu, tant s’en faut, le syndicat Unia allant même jusqu’à réclamer la tête du président de la BNS. Mais il est passé un peu au second plan, relégué notamment par la «paix» fiscale achetée à Washington, qui replace le secteur bancaire dans le circuit des fusions et acquisitions. Une consolidation qui n’en finit plus de déployer ses effets depuis 20 ans.