Accélérateur d’inégalités, instigateur de crimes et de guerres, ce fer de lance du capitalisme n’empêche pas la Chine communiste de fermer les yeux sur les contradictions idéologiques que trahit l’existence de plusieurs places boursières sur son territoire. Non, non, n’y voyez aucune schizophrénie, il n’y a pas plus joueur qu’un Chinois!
La bourse, on a pu croire à sa mort quand le virus a submergé la planète. Il n’en a rien été. Depuis le krach de mars, les indices ont regagné la moitié du terrain perdu, allant jusqu’à gaver de milliards les plus grosses fortunes de la planète, je nomme ces buses du confinement que sont les ténors du web. Bingo Jeff Bezos (Amazon), bingo Mark Zuckerberg (Facebook), bingo Bill Gates (Microsoft).
Il faudra davantage qu’un changement éventuel de présidence aux Etats-Unis pour inverser la tendance. Quelques centaines de personnes et d’enseignes vont accentuer leur mainmise sur l’ordre économique mondial. La capitalisation boursière qu’elles drainent agit comme un aimant sur les plus gros investisseurs, des fonds d’investissement opaques dans le sillage desquels évoluent les banquiers centraux et les trésoriers des caisses de pension. Captifs du casino, comme vous et moi, par procuration.
D’aucuns se sont beaucoup illusionnés sur les conséquences du confinement. Le monde ne sera plus jamais pareil, la nature retrouvera ses droits! Le rêve est légitime et en harmonie avec les inquiétudes climatiques mais il ne tient pas compte des rapports de force dans le monde. Les structures de domination établies ne se laissent pas décourager par le premier krach venu. Hélas! En dehors des « Big Five » dominant le marché du numérique, d’autres secteurs bénéficient aussi de l’effet Covid-19. La chimie, par exemple, où la Suisse tire ses marrons du feu grâce aux titres Givaudan, Lonza et Roche. Ces rescapés du tsunami de mars cartonnent, contrairement aux valeurs bancaires ou horlogères, par exemple.
L’exception qui confirme la règle affiche les couleurs vert et blanc. Enregistrant une progression de 14% depuis le début de l’année, l’action de la Banque cantonale vaudoise se démarque nettement de sa concurrente genevoise, en recul de 8% sur la même période après avoir caracolé longtemps en tête du peloton avant l’épisode Covid.
A quand le prochain derby Lausanne-Servette?