L’an 2014 s’annonce chaud sous le signe chinois du cheval. Cela tombe bien: il faudra savoir galoper dans le sauve qui peut général qui se profile à l’horizon.
Les premiers à se faire du souci sont les anciens grands patrons d’UBS, qui devront rajeunir leur musculature pour tenir la distance face aux mandats d’arrêts émis outre-Atlantique. A moins qu’ils choisissent de se la jouer pépère, cloîtrés dans leurs repaires alpins.
Il faut dire que l’exemple de Raoul Weil, ex-numéro trois d’UBS arrêté dans un hôtel italien – il sera bientôt extradé aux Etats-Unis – n’incite pas à un tourisme débridé. Triste destin pour ces « banking class heroes » autrefois habitués à figurer à la Une de « Bilan », qui ne peuvent même pas compter sur Evelyn Widmer Schlumpf pour les sortir du cauchemar. Réduite à l’état de sandwich entre Washington et Bruxelles, la ministre des Finances ne sait plus très bien à quel saint se vouer, son doute métaphysique ne connaît pas de répit sur ses propres terres où règne la cacophonie.
Face à une droite économique remontée contre les diktats venus de l’étranger, l’Autorité fédérale de surveillances des marchés financiers n’a pas de meilleure idée que de tendre quasiment aux banques suisses la feuille de déclaration fiscale américaine. A se demander comment Patrick Odier fait pour rester zen. Le président de l’Association suisse des banquiers est passé par tous les états d’âme depuis le printemps dernier. Tour à tour prudent, confiant, carrément optimiste, le Genevois affichait dernièrement son dépit face aux exigences de Berne en matière de fonds propres. La vie de banquier serait-elle devenue plus dure que la vie d’artiste?
Chronique parue dans GHI du 4-5 décembre 2013.