Le sommet européen a accouché d’un mammouth gonflé à la cortisone. Des dizaines et des dizaines de milliards, pour qui pour quoi?
Cocorico par-ci, cocorico par-là. Chaque ministre s’en retourne au bercail avec une part du magot. Mission accomplie! La bourse dit merci, l’euro aussi.
Derrière leurs masques, les artisans de ce marché de dupes n’avaient plus besoin de sourire bêtement, comme ils le font d’habitude à l’issue de ce genre d’événement. Ils pouvaient tranquillement ricaner. Conditionnés par les roulements de tambours de l’information audiovisuelle, les dindons que sont les contribuables n’y verront que du feu.
Il est heureusement des observateurs pour s’interroger sur la fin ultime de cette agape d’obèses. Un journal grec y voit, par exemple, une nouvelle tentative de mainmise sur une économie exsangue, saignée à blanc par les vautours de la finance internationale, achevée par le Covid. Source première de devises, le tourisme n’est que l’ombre de lui-même.
Les médias ont placé l’avenir de l’Union au centre des enjeux de la rencontre. Ils titrent bien sûr sur un succès prometteur en termes de fonctionnement d’une entité dont le dénominateur commun est d’abord le bien-être du commerce. Géant économique, l’Europe est un nain militaire et politique. Nonobstant la position privilégiée de la France, seul pays à disposer d’une véritable armée, opérationnelle en Afrique, qui plus est dotée d’une force de dissuasion nucléaire, le vieux continent reste une possession américaine, encore et toujours. Du moins tant que les GI’s stationneront par milliers en Allemagne, en Italie et, depuis peu, en Pologne.
Quatre mois après l’éclatement de la crise virale, s’insinue le doute sur les intentions réelles de l’oligarchie artisane du confinement. L’économie mondiale est à bout de souffle, incapable de sortir de l’enlisement au terme d’une décennie de respiration artificielle sous l’égide des banques centrales, salvatrices du krach de 2008. Les prédictions anxiogènes résultant de l’impasse climatique n’arrangent pas les choses. L’épidémie vient à point nommé pour justifier l’affectation des fonds publics au renflouement de suppôts d’un système générateur d’inégalités, maintenir artificiellement les chiffres du chômage à des niveaux permettant d’endormir la colère de la rue.
Pas certain que les centaines de milliers de personnes dont l’horaire de travail a été réduit de manière drastique et qui attendent la fin du tunnel dans une crasse incertitude apprécieront ce tour de passe-passe. Attention, l’automne pourrait s’avérer chaud, très chaud!