Faussement associé à un creux, le cœur de l’été est traditionnellement le moment de l’année où les médias dégarnis se… creusent la tête pour remplir leurs pages et nourrir le temps d’antenne.
Comme si les vacances des politiciens et de leurs directeurs de communication mettaient automatiquement en crise l’information! Ô leurre! Juillet et août ont confirmé une fois de plus que le fil rouge de l’actualité noire ne connaît pas d’interruption, hélas.
Le monde a continué sa dérive violente, il l’a même accentuée, insensible aux slogans promotionnels des marchands de voyages. Attentats, putsch turc, bombardement d’Alep, pression migratoire ont ensanglanté l’Europe et son environnement géographique proche.
Le drame a semblé prendre un malin plaisir à frapper au moment où s’endort la vigilance des gouvernants. Un classique, pourrait-on ajouter, tant l’histoire en vérifie la constance. Golfe, Liban, Gaza, Srebrenica… la liste des lieux ayant été le théâtre relativement récent de conflits, d’offensives militaires ou de massacres au cœur de l’été n’est pas exhaustive, et de loin.
L’économie ne fait pas bande à part. Elle est le nerf de la guerre, chacun le sait, et le prouve chaque été toujours plus systématiquement. Remous boursiers, interventions monétaires, fermetures d’entreprises, mises en cause de dirigeants et de magistrats émaillent les journées de torpeur. Les annonces défilent sous le curseur, boucle lancinante qui contraste avec l’absence de commentaires.
A la fin de l’été, les dés auront été jetés, il sera difficile d’inverser le cours des événements. L’heure des règlements de comptes surviendra avec son lot de mécontentements et de revendications, comme autant de feuilles mortes tombées sous le marronnier.